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jeudi 2 mai 2013

Territoire malgache Vendu à des étrangers


Madagascar n’échappe pas au phénomène mondial du « land grabbing » ou « accaparement des terres » effectué dans la plupart des cas par des multinationales en quête de nouveaux profits. Pour un pays comme la Grande Ile, la situation empire quand les politiques s’en mêlent. Les hommes de pouvoir, pour gagner plus d’argent, sont prêts à vendre la patrie. Les « Mpivarotra tanindrazana », ceux qui bradent sans le moindre sentiment une portion importante de Madagascar sont montrés du doigt. Selon le Front Patriotique malagasy, presque les trois quarts du territoire national sont actuellement concernés par le phénomène de l’accaparement des terres. La situation est souvent dramatique pour des anciens occupants des terrains « rachetés » par des entreprises étrangères qui avaient auparavant soudoyé des responsables étatiques.
Hier, lors d’une conférence au Radama Hôtel, les membres du Front Patriotique ont plus spécifiquement montré du doigt le vice-Premier ministre Hajo Andrianainarivelo. Ce dernier a autorisé le bail emphytéotique dans la région d’Ihorombe. Pour ce cas précis, on parle notamment de destruction des zones de pâturages, de destruction des places à usage coutumier, de disparition des rizières, de déplacement de cours d’eau, de tombeaux détruits et de déplacement de zébus qui meurent souvent sans pâturages et sans eaux. D’après James Ratsima, « ce sont les Malgaches qui doivent tirer bénéfices de leur terre qui en sont maintenant chassés ». De nombreux cas « désespérés » relevés à travers le pays ont été évoqués par le Front Patriotique, qui, dans le même temps a montré du doigt tous les hauts responsables de la Grande Ile durant les dernières années.
« En plus, une fois ils occupent le terrain, certains étrangers n’hésitent pas quelquefois à l’hypothéquer auprès de banques internationales pour obtenir des prêts importants », explique James Ratsima.
La situation est ainsi compliquée pour de nombreux paysans qui sont privés de leur terre nourricière. Non loin de la capitale, Antananarivo, des cas d’accaparement de terres existent. Un témoin est venu d’Imerintsiatosika où une société qui travaille dans le domaine de la plantation et de l’exploitation de l’artemesia, oblige quelques milliers de cultivateurs à céder leur terrain. Le cas d’Ambatomalaza a été également cité. Dans cette localité de la commune d’Ambohimalaza, une société chinoise s’apprête également à exploiter le granit bleu qui fait la renommée de la localité. Mais cette exploitation pourrait engendrer le déplacement de tombeaux ancestraux et le déplacement de certains villages. Tiana Rajaonarison du Front Patriotique malagasy a ainsi lancé un appel à la mobilisation des Malgaches, face à ce phénomène d’accaparement des terres à travers le territoire. « Les Malgaches se sont opposés à la colonisation en 1947 », a-t-il rappelé pour éveiller les consciences. James Ratsima réitère : « je me bats pour mes petits-enfants, car si cela continu, ils n’auront plus rien ».
Tout naturellement, la menace engendrée par l’accaparement des terres inquiète au plus haut point ceux qui militent en faveur des victimes. En collaboration avec des ONG comme le SIF, le Front Patriotique malagasy essaie actuellement de sensibiliser les Malgaches sur leur droit. « Tous les terrains non titrés n’appartiennent plus à l’Etat, puisque la loi a été déjà modifiée et on parle désormais aussi de propriété privée non titrée », a rappelé Tiana Rajaonarison. 

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