Les pirates présumés arrêtés sont souvent relâchés. (Photo Afp)
Capturés avec un navire indien au large des Comores, quatre marins malgaches sont détenus en Somalie. Le pirates revendiquent 35 millions de dollars.
Quatre otages malgaches capturés par des pirates somaliens au large de l'archipel des Comores sont à leur 61e jour de captivité. Selon le Centre des opérations maritimes de Madagascar, les pirates du golfe d'Aden, qui ont arraisonné leur bâtiment le 3 novembre 2010, réclament 35 millions de dollars à l'armateur.
Le navire tombé dans leurs mains, le Zoulfikar, battait pavillon indien a levé l'ancre en Tanzanie, au port de Dar-es-Salam, avant d'être pris d'assaut en haute mer. Il avait à son bord une cargaison de bœufs. Parmi les membres d'équipage se trouvaient quatre Malgaches : Hassani Bao, Dodo Léonard, Abdou Ali et Zobi.
Sort incertain
Agissant de concert avec les autorités comoriennes et tanzanienne, l'État malgache travaille d'arrache-pied sur la libération des otages. « Une cellule s'attelle sur cette affaire. Des négociations avaient déjà été amorcées », indique un officier supérieur. Pour sa part, l'armateur a déjà établi des contacts avec les tyrans des mers.
Le sort des quatre Malgaches est incertain. « Personne ne sait comment ils vont, ni s'ils sont encore en vie », lance l'officier supérieur. « Tout ce que nous savons, c'est qu'ils sont gardés en Somalie », continue-t-il.
La semaine passée, les attaques de navires perpétrées entre Madagascar et la Tanzanie se sont multipliées. Vendredi, le Vega 5, un chalutier de 24 mètres, avec 14 marins à son bord, a été capturé à environ 400km au sud-ouest des Comores. Ce bateau mozambicain a été aperçu au large de la Tanzanie, encadré par des esquifs appartenant aux pirates. Le lendemain, le Blida MV, un vraquier battant pavillon algérien, a été attaqué à environ 150 kilomètres des côtes sud-est d'Oman pendant qu'il faisait cap sur Dar-es-Salam. Le Blida MV transportait une cargaison de clinker. Ses 27 membres d'équipage sont de nationalités algérienne, ukrainienne et philippine. Pas plus tard que le 25 décembre, le navire taïwanais FV Shiuh Fu No.1 s'est fait prendre au large de la pointe nord-est de Madagascar avec ses 26 marins.
Face à la situation, la force maritime européenne Atalante, déployée dans l'océan Indien depuis 2008, avance contre le vent. « La zone des attaques continue de s'étendre. Notre action permet de contenir la piraterie, sûrement pas de la régler », lâche le contre-amiral Philippe Coindreau, commandant de cette flotte internationale comportant neuf bâtiments et trois détachements aériens. Par ailleurs, le commandant de cette force maritime met en évidence que la plupart des suspects interpellés sont rapidement relâchés, faute de cadre juridique stable et de pays pour juger les pirates. « Seuls les tribunaux kenyans ont encore franchi le pas. Mais encore, sur les 81 suspects arrêtés depuis le mois d'août, seulement quatre sont passés devant les tribunaux », lâche le contre-amiral Coindreau.
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