En 2008 un match de football entre le Stade Olympique de l’Emyrne et l’AS Adema a vu un curieux record qui fera annale pour longtemps en affichant le score hallucinant de 149 buts à 0. En fait, le Stade Olympique contestant une décision arbitrale lors du match aller, s’est mis à marquer des buts contre son propre camp en monopolisant ainsi le ballon, face à un arbitrage impuissant à imposer une décision.
La question dont on débat aujourd’hui quant au pseudo-référendum sur une pseudo-révision d’une constitution pour une pseudo-4ème république relève quelque peu d’une logique similaire où l’opposition refuse de jouer un match qu’elle juge à raison truqué. À la question « faut il aller voter non, ou faut il s’abstenir » ceux là répondent « on s’abstiendra parce qu’il est hors de question d’apporter la moindre légitimité à une consultation bâtie de manière unilatérale ». Mais en cela ne marquent-ils pas contre leur propre camp ?
Les 20 mois de pouvoir TGV ont caractérisé une guerre de tranchée où les arguments de « non à l’unilatéralisme » se sont opposés d’abord aux initiatives bateaux, puis à cette simili-CCC et CENI ou autres Raiamandreny mijoro et enfin à cette pseudo-Conférence Nationale, qui aboutiront tout de même à un texte d’abord bâclé puis inconsistant. Et malgré ces aberrations et les exactions auxquelles le pouvoir HAT s’est jusque là livré, force est de constater que le TGV a tactiquement mieux mené sa barque que ne l’a fait l’opposition.
Ce texte est vain, c’est une évidence. Le TGV aurait pu en rester au texte initial et se focaliser sur les mesures et réformes nécessaires au regard des dysfonctionnements des institutions en se posant UNE question : quelles étaient les limités du texte constitutionnel de la 3ème république en place, qui pouvaient brider les nécessaires réformes en question ? Cette interrogation qui aurait dû être la seule à poser n’a bien évidemment pas été formulée. Le projet n’étant que la prise de pouvoir et non pas un projet de société, il importait avant tout d’annoncer stupidement et pompeusement la mise en place d’une nouvelle république idéale qui résoudrait d’un coup de baguette magique tous les problèmes de gouvernance et de démocratie antérieurs.
Ce projet aurait pu fonder une certaine légitimité mais il aurait fallu pour cela disposer d’une vision à long terme bâtie sur un projet et une volonté politiques… La refondation par De Gaulle de la 4ème république vers la 5ème relevait d’une certaine vision de l’efficacité de l’État et donc d’un projet politique. À l’inverse, le seul projet qu’ait eu le TGV était de virer Ra8 et de prendre le pouvoir… Il est clair que la nouvelle constitution ne pouvait que refléter cette ambition : ce texte est bâti d’une part à la mesure de la rancœur anti-Ra8 pour baliser son bannissement et, d’autre part, à la taille des enjeux de conservation du pouvoir par Norbert et sa clique. De fait, ce texte s’est focalisé sur la mise en place de nouveaux garde-fous prétendument destinés à contrôler les dérives. « Mettons plus de barrières, plus d’intermédiaires, construisons encore plus d’institutions, l’administration et l’État n’en fonctionneront que mieux ». Quand on sait que les strates de pouvoir et de décisions ne feront qu’offrir de nouvelles opportunités de corruption, on se dit qu’on n’est pas sortis de l’auberge du sous-développement.
Ceci étant, le texte est là et le montage politique a été bien plus retors que beaucoup ne l’auront vu. De cette révoltante conférence nationale, en annonces de municipales anticipées, en passant par la mise en place des chambres bidon que sont les Congrès de la transition (CT) et Conseil supérieur de la transition (CST), et qui ne sont là que pour assurer le plus grand nombre de sordides et opportunistes ralliements, il est clair qu’on aura du mal à arrêter le rouleau compresseur en marche. Et pour combler le tout, les conditions d’un vote transparent ne sont pas réunies : les listes électorales ne sont pas constituées, les institutions de contrôle ne sont pas neutres (la décision de la CENI de laisser les membres de la HAT mener propagande est hallucinante d’impudeur), la société civile qui aurait pu assurer un semblant de transparence est prise de court, arc-boutée sur le principe que le soutien de la CI devrait lui conférer à elle seule la légitimité d’organiser une consultation. L’opposition, dépassée elle aussi, ne sait pas comment mener campagne ni pour le non ni pour l’abstention (qui, quand, comment, pourquoi ? avec quels moyens matériels et quels arguments ?). Bref, toutes les conditions pour un « succès » du TGV sont réunies.
En cela les malgaches auraient intérêt à s’abstenir. Mais… Les 20 mois écoulés auront vu l’opposition s’accrocher à un seul paradigme : l’unilatéralisme du pouvoir HAT, ses exactions, ses errements en politique intérieure et extérieure, le « blocus » international, les luttes intestines, la crise économique et la crise sociale finiraient par avoir raison du TGV qui devait s’effondrer naturellement de l’intérieur… Rien de tout cela ne s’est avéré… Quant à penser qu’un fort taux d’abstention devrait décrédibiliser le TGV… Oui, selon des normes RATIONNELLES… Mais se sont ils jamais préoccupés de rationalité ? Les chiens aboient et le TGV passe…
La question à poser, n’est-elle pas de changer désormais de paradigme ? Si on s’est longtemps gaussé des absurdités et des aberrations des gens de ce pouvoir, ne faut-il pas envisager que la logique de survie qui les a maintenus jusque là leur a permis de se construire une dialectique et une stratégie qui affirment peu à peu la pérennisation de ce coup d’État… Celle-ci nous hérisse, c’est un fait…. Mais… camper sur cette (non) position n’est ce pas désormais « pisser dans un violon » ?
C’est dans ce sens, que je pense qu’il est temps de changer de paradigme… Que l’opposition devrait désormais s’attacher à bâtir de la manière la plus solide le projet alternatif qui finira bien par être soumis au peuple… ne pas voter aujourd’hui c’est se marginaliser pour les prochaines échéances. Les voix qui ne se font pas entendre aujourd’hui ne seront pas entendues plus tard.
Il faut voter… et voter NON… même si la partie semble jouée d’avance. On ne va pas quand même pas se prendre 149 à 0… ça suffit d’une fois…
La question dont on débat aujourd’hui quant au pseudo-référendum sur une pseudo-révision d’une constitution pour une pseudo-4ème république relève quelque peu d’une logique similaire où l’opposition refuse de jouer un match qu’elle juge à raison truqué. À la question « faut il aller voter non, ou faut il s’abstenir » ceux là répondent « on s’abstiendra parce qu’il est hors de question d’apporter la moindre légitimité à une consultation bâtie de manière unilatérale ». Mais en cela ne marquent-ils pas contre leur propre camp ?
Les 20 mois de pouvoir TGV ont caractérisé une guerre de tranchée où les arguments de « non à l’unilatéralisme » se sont opposés d’abord aux initiatives bateaux, puis à cette simili-CCC et CENI ou autres Raiamandreny mijoro et enfin à cette pseudo-Conférence Nationale, qui aboutiront tout de même à un texte d’abord bâclé puis inconsistant. Et malgré ces aberrations et les exactions auxquelles le pouvoir HAT s’est jusque là livré, force est de constater que le TGV a tactiquement mieux mené sa barque que ne l’a fait l’opposition.
Ce texte est vain, c’est une évidence. Le TGV aurait pu en rester au texte initial et se focaliser sur les mesures et réformes nécessaires au regard des dysfonctionnements des institutions en se posant UNE question : quelles étaient les limités du texte constitutionnel de la 3ème république en place, qui pouvaient brider les nécessaires réformes en question ? Cette interrogation qui aurait dû être la seule à poser n’a bien évidemment pas été formulée. Le projet n’étant que la prise de pouvoir et non pas un projet de société, il importait avant tout d’annoncer stupidement et pompeusement la mise en place d’une nouvelle république idéale qui résoudrait d’un coup de baguette magique tous les problèmes de gouvernance et de démocratie antérieurs.
Ce projet aurait pu fonder une certaine légitimité mais il aurait fallu pour cela disposer d’une vision à long terme bâtie sur un projet et une volonté politiques… La refondation par De Gaulle de la 4ème république vers la 5ème relevait d’une certaine vision de l’efficacité de l’État et donc d’un projet politique. À l’inverse, le seul projet qu’ait eu le TGV était de virer Ra8 et de prendre le pouvoir… Il est clair que la nouvelle constitution ne pouvait que refléter cette ambition : ce texte est bâti d’une part à la mesure de la rancœur anti-Ra8 pour baliser son bannissement et, d’autre part, à la taille des enjeux de conservation du pouvoir par Norbert et sa clique. De fait, ce texte s’est focalisé sur la mise en place de nouveaux garde-fous prétendument destinés à contrôler les dérives. « Mettons plus de barrières, plus d’intermédiaires, construisons encore plus d’institutions, l’administration et l’État n’en fonctionneront que mieux ». Quand on sait que les strates de pouvoir et de décisions ne feront qu’offrir de nouvelles opportunités de corruption, on se dit qu’on n’est pas sortis de l’auberge du sous-développement.
Ceci étant, le texte est là et le montage politique a été bien plus retors que beaucoup ne l’auront vu. De cette révoltante conférence nationale, en annonces de municipales anticipées, en passant par la mise en place des chambres bidon que sont les Congrès de la transition (CT) et Conseil supérieur de la transition (CST), et qui ne sont là que pour assurer le plus grand nombre de sordides et opportunistes ralliements, il est clair qu’on aura du mal à arrêter le rouleau compresseur en marche. Et pour combler le tout, les conditions d’un vote transparent ne sont pas réunies : les listes électorales ne sont pas constituées, les institutions de contrôle ne sont pas neutres (la décision de la CENI de laisser les membres de la HAT mener propagande est hallucinante d’impudeur), la société civile qui aurait pu assurer un semblant de transparence est prise de court, arc-boutée sur le principe que le soutien de la CI devrait lui conférer à elle seule la légitimité d’organiser une consultation. L’opposition, dépassée elle aussi, ne sait pas comment mener campagne ni pour le non ni pour l’abstention (qui, quand, comment, pourquoi ? avec quels moyens matériels et quels arguments ?). Bref, toutes les conditions pour un « succès » du TGV sont réunies.
En cela les malgaches auraient intérêt à s’abstenir. Mais… Les 20 mois écoulés auront vu l’opposition s’accrocher à un seul paradigme : l’unilatéralisme du pouvoir HAT, ses exactions, ses errements en politique intérieure et extérieure, le « blocus » international, les luttes intestines, la crise économique et la crise sociale finiraient par avoir raison du TGV qui devait s’effondrer naturellement de l’intérieur… Rien de tout cela ne s’est avéré… Quant à penser qu’un fort taux d’abstention devrait décrédibiliser le TGV… Oui, selon des normes RATIONNELLES… Mais se sont ils jamais préoccupés de rationalité ? Les chiens aboient et le TGV passe…
La question à poser, n’est-elle pas de changer désormais de paradigme ? Si on s’est longtemps gaussé des absurdités et des aberrations des gens de ce pouvoir, ne faut-il pas envisager que la logique de survie qui les a maintenus jusque là leur a permis de se construire une dialectique et une stratégie qui affirment peu à peu la pérennisation de ce coup d’État… Celle-ci nous hérisse, c’est un fait…. Mais… camper sur cette (non) position n’est ce pas désormais « pisser dans un violon » ?
C’est dans ce sens, que je pense qu’il est temps de changer de paradigme… Que l’opposition devrait désormais s’attacher à bâtir de la manière la plus solide le projet alternatif qui finira bien par être soumis au peuple… ne pas voter aujourd’hui c’est se marginaliser pour les prochaines échéances. Les voix qui ne se font pas entendre aujourd’hui ne seront pas entendues plus tard.
Il faut voter… et voter NON… même si la partie semble jouée d’avance. On ne va pas quand même pas se prendre 149 à 0… ça suffit d’une fois…
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