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lundi 20 septembre 2010

CONFÉRENCE NATIONALE Ils ont dit


Le rideau est tombé sur la conférence nationale qui a rendu son verdict hier, concernant les différents thèmes de l’ordre du jour prévu. De l’avis de la plupart des participants, cette rencontre aura été une grande avancée dans le processus malgacho-malgache de sortie de crise. Voici les réactions à chaud de quelques-uns d’entre eux.
Elia Ravelomanantsoa (Madagasikarantsika) : Le projet de société de « Madagasikarantsika » est basé sur la Constitution unitaire avec une réelle décentralisation des pouvoirs. Mais ce qui m’a le plus satisfait est l’adoption du principe de la parité genre à 30% dans le code électoral. Je pense que c’est un très bon début. Je trouve qu’il y a un moment où il faut re-niveler les choses. Beaucoup de femmes sont capables d’assumer des postes de décision au sein de la République. Le jour où les choses seront rééquilibrées, on pourra peut-être revoir le code électoral. Concernant la réconciliation nationale, je pense que c’est une nécessité absolue bien qu’il faudrait quand même une certaine méthodologie à suivre. Quant à l’amnistie, cela relève normalement de la loi. Aussi, il importe de mettre en place les deux chambres du Parlement, car il faut un cadre plus apaisé pour discuter de l’amnistie sans toutefois verser dans l’impunité. Si la loi est faite pour protéger, il faut qu’elle protège l’homme de lui-même et de ses turpitudes. En général, on a constaté un sentiment de défense de la part de nombreux participants. Il aurait fallu une phase réelle d’apaisement. Au lieu d’être constructif, nous sommes sur une velléité défensive… S’agissant de la conférence nationale en général et en prenant l’exemple de l’Afrique du Sud, on sait qu’ils ont dû refaire cinq ou six conférences de ce genre pour résorber les problèmes de l’apartheid. Cependant, nous saluons toutes les initiatives parce qu’on ne peut pas régler autant de problèmes en une fois. Si une deuxième conférence nationale est organisée, je pense qu’il faut adopter un principe évolutif sur les grandes rencontres de ce genre et prendre comme acquis ce qui a été déjà fait. Il faudrait développer un cadre plus épuré. (Ndlr : Madagasikarantsika réunit son congrès national depuis hier à Antananarivo. A l’ordre du jour de cette réunion figurent la synthèse de la conférence nationale, le planning pour le renforcement des capacités des éventuels candidats du parti aux prochaines élections, la mutation des différentes associations membres qui ont adhéré au parti et la préparation de la convention des partis en vue des élections).
Yvette Sylla (Madagasikara mandroso ou Maman) : D’une manière générale, tout s’est bien passé. Cette conférence nationale constitue un réservoir d’idées, intéressant parce que celles-ci ont été exprimées directement par les participants qui représentent toute la population. Notre parti, « Maman », a toujours revendiqué la tenue de cette conférence nationale et sur ce plan-là, nous sommes satisfaits. La réunion a permis de faire un état des lieux et une évaluation par rapport au forum national de 1992… Les résolutions qui ont été adoptées sont, pour nous, assez satisfaisantes dans la mesure où les grands principes fondateurs de la démocratie sont respectés. Personnellement, je me réjouis de la suppression de l’article 46 de l’ancienne Constitution qui était injuste car cette disposition était plutôt destinée à viser une personne… Concernant l’amnistie, il y a eu des remous terribles mais les participants ont voulu faire triompher le culte de la justice face au culte de l’impunité. Quant à la réconciliation nationale, c’est un long processus. Mais pour ce faire, il faudra une volonté de la part du Comité national de réconciliation (CNR) et des dirigeants de la 4è République pour ramener la sérénité dans le pays. Les gestes d’apaisement sont toujours possibles à tout moment. Enfin, cette conférence nationale étant souveraine, ses résolutions devraient s’imposer aux dirigeants actuels de la Transition. Ils n’ont qu’à les exécuter. Mais la mise en forme de tous les textes par les experts requis à cet effet devraient aussi refléter les aspirations qui ont été exprimées par cette conférence nationale.
Marie Zenaïde Ramampy : Je trouve que cette conférence nationale a été une réussite car elle aura été une occasion d’entendre les réelles aspirations de la population à travers ses représentants qui y ont participé. Cet engouement des participants démontre que les Malgaches veulent avoir leurs mots à dire dans la gestion des affaires nationales. Ce qui me réjouit personnellement est que la conférence a tenu compte de notre proposition pour la mise en œuvre du principe « parité genre » au sein des différentes institutions. Par contre, je regrette la décision relative au remplacement des maires élus par des présidents de délégation spéciale. (Ndlr : Marie Zenaïde Ramampy qui est membre du « Vondrona mira lenta ho an’ny fampadrosoana ou VMLF et des « Ampela manao politika » (AMP) a tenu à préciser que ses réactions sont purement à titre personnel et n’engagent qu’elle seule).
Henri Lecacheur (Parti fédéraliste de Madagascar) : Malgré les problèmes organisationnels au début de la réunion, je trouve que finalement, tous les travaux se sont bien déroulés. Je déplore toutefois l’absence des trois mouvances et particulièrement les tentatives de certains mercenaires politiques qui ont voulu semer le désarroi parmi les participants. Fort heureusement, l’Etat a pris ses responsabilités, ce dont je le remercie. Pour ce qui est des résolutions, le PFM que je préside est démocrate. Nous étions là pour défendre nos idées mais comme c’est la majorité qui a tranché, nous respectons cette décision. Le PFM soutient aussi l’amnistie sélective. Nous pensons que le culte de l’impunité ne doit plus être de mise dans ce pays… Comme je l’ai dit, l’absence des trois mouvances à cette conférence nationale est déplorable. C’est vraiment dommage que le président Albert Zafy qui était censé présider le Comité national de réconciliation ait tourné le dos à cette réunion. Maintenant, il a peu de chance pour prétendre diriger ce comité…
Pierre Raharijaona (Arema Matotra) : Je voudrais d’abord préciser que nous sommes venus pour faire part de nos vues sur la gestion des affaires nationales et non pour valider la feuille de route de la Transition comme on le prétend. D’ailleurs, je trouve que les uns et les autres ont pu s’exprimer librement, qu’il s’agisse de critiques ou de manifestation de soutien. Je me réjouis personnellement de l’adoption de la résolution concernant le statut de l’opposition. Mais je pense surtout que cette opposition gagnerait à être constructive au lieu de verser dans des critiques non fondées.
Adolphe Ramasy (Antson’ny Malagasy) : Le fait marquant de cette conférence nationale est la participation d’une large majorité des représentants de toutes les forces vives de la nation. Pour nous, c’est une grande avancée dans le processus de sortie de crise. Maintenant, on n’attend plus que la volonté de l’Etat pour la mise en œuvre de toutes les résolutions qui ont été adoptées.
Jean-Eugène Voninahitsy (RPSD Vaovao) : Malgré les imperfections notées au début de la conférence, je trouve que tout s’est finalement bien passé. Les observateurs de la communauté internationale ont certainement tout vu : il n’y a ni troubles ni émeutes à Madagascar. Il ne peut y avoir aucune autre solution de crise à part les résolutions de cette conférence nationale. Ce sont toutes les bonnes volontés qui ont participé à cette réunion et la communauté internationale devrait en tenir compte. Mais il appartient aussi à l’Etat de prendre ses responsabilités pour la mise en œuvre de ces résolutions.

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