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mardi 28 septembre 2010

bye bye FMI


Il ne manquait plus que çà ! Le Fonds monétaire international (FMI) fermera bientôt sa représentation permanente à Madagascar ; aucun intérim ni successeur n’est envisagé après le départ de Pierre Van den Boogaerde qui est prévu à la fin du mois d’octobre prochain. On rappellera que les relations de l’Etat malgache avec le FMI étaient déjà assez moroses depuis le mois de décembre 2008 avec l’achat de l’avion présidentiel Force One Two et les dérogations à l’importation, mais surtout à cause d’un projet de société d’importation de carburant. Avec le coup d’État de mars 2009, les relations avec le FMI dont les actionnaires ne sont autres que les États qui ont condamné le putsch, étaient durablement suspendues jusqu’à rétablissement de l’ordre constitutionnel. Cela n’a pas empêché le représentant résident du FMI, Pierre Van den Boogaerde, d’apporter une assistance technique aux gouvernants ; une assistance qui lui avait permis d’exprimer sa satisfaction quant à la gestion des finances publiques et au respect des grands équilibres du temps du ministre de la Haute autorité de transition (HAT), Benja Razafimahaleo.
Mais depuis quelques temps, cette gestion des finances publiques donne des signes d’aller de mal en pis. Des salaires et des indemnités impayés provoquent des grèves à répétition des étudiants et des fonctionnaires. Des opérateurs se plaignent sous le sceau de l’anonymat, des redressements fiscaux et des pressions dont leurs entreprises sont victimes. Des observateurs avertis décèlent derrière certains mouvements de grève ou d’humeur des employés de quelques secteurs vitaux pour les finances publiques, des tentatives de faire main basse sur les mamelles nourricières telles GasyNet ou encore tout récemment l’affaire SMMC et MICTSL du port de Toamasina derrière laquelle se profile une guerre dont l’objectif serait d’écarter MICTSL au profit de la Chambre de Commerce de Toamasina ; sans parler de l’affaire des télécommunications qui a provoqué la démission du jeune ministre des Postes et Télécommunications, Iharizaka Rahaingoson.
Pendant ce temps, en dépit de la politique d’austérité budgétaire, les dirigeants conduisent des projets de grande envergure dont les financements sont opaques quoique présentés sous forme de financement propre à l’État malgache. Bref, tout cela n’inspire guère confiance au FMI. D’autant plus que rien n’a été conduit à terme pour rentrer dans l’ordre constitutionnel recommandé par les actionnaires du Fonds. À beaucoup d’égards, la situation, aux yeux donc du FMI et de ses actionnaires, va de mal en pis. Pour beaucoup d’observateurs qui déplorent ce départ, c’est l’opacité dans les finances publiques qui en constitue la principale raisont.
Le prochain gouvernement aura certainement du mal à réintégrer pleinement Madagascar dans la confiance du Fonds Monétaire International. Mais entretemps, il faut reconnaître que les projets d’investissements des grands bailleurs de fonds internationaux ou continentaux risquent de s’évanouir. La confiance des banques et des opérateurs s’amoindrira car aucune institution financière reconnue comme le FMI ne leur garantit l’observation des normes admises dans le monde quant à l’usage de l’argent à partir du moment où ce gendarme a plié bagage. Les investisseurs privés hésiteront eux aussi.

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