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mercredi 8 septembre 2010

Banque Centrale « Erreur » ambiguë causant 61 milliards d’ariary de pertes

Le Conseil des ministres a approuvé ces dernières semaines le rapport annuel 2009 de la Banque centrale de Madagascar (BCM), qui est depuis disponible en libre consultation sur le site de l’institution.
Il permet de se rendre compte des résultats de la BCM, a priori très positifs puisqu’ils sont bénéficiaires (de 17,84 milliards d’ariary) pour la première fois depuis 2005.
Malgré cela en étudiant ce rapport dans le détail, quelques données nous ont interpellé, à commencer par la variation des fonds propres, qui ont quant à eux diminué de 6,1 milliards d’ariary par rapport à 2008. D’après le rapport, ces chiffres s’expliquent en partie par des corrections d’erreurs présentant un solde débiteur de 48,7 milliards d’ariary (soit 24 millions de dollars), compensées entre autres par une réévaluation des terrains et constructions pour 24,6 milliards d’ariary.
Il faut entrer dans le detail du rapport de la BCM pour trouver une laconique explication de ces corrections d’erreurs, qui se décomposeraient en 2 volets :
  • une correction positive de 12,9 milliards d’ariary relative au « coût de stérilisation des achats de devises sur le MID » ;
  • une correction négative de 61,8 milliards d’ariary «  pour la correction des consommations de pièces détachées de matériels fiduciaires non imputées en charges avant 2009  ».
Ce seraient donc les charges de ces « pièces détachées de matériels fiduciaires », non prévues puisqu’elles n’étaient pas comptabilisées jusque là, qui auraient coûté à la BCM près de 62 milliards d’ariary. Pour rappel, les matériels fiduciaires, ce sont notamment les trieuses et compteuses de billets. Que ces machines soient chères est une affaire entendue. Mais qu’elles le soient à ce point – et seulement pour les charges de leurs pièces détachées – est pour le moins étonnant. En effet, si l’on se réfère aux rapports des années passées, jamais on n’a atteint une telle somme. En 2004, à titre de comparaison, l’auditeur justifie dans son rapport l’importance des montants d’investissements consacrés aux matériels fiduciaires : « la poursuite de la mécanisation du traitement des signes monétaires a nécessité l’acquisition des nouvelles machines complémentaires telles que machines à trier, à compter et celles permettant la destruction des billets de banques usés », explique le rapport pour justifier le chiffre d’acquisition de … 42,74 milliards de FMG, soit un peu plus de 8 milliards d’ariary. On est donc bien loin des 62 milliards d’ariary du rapport 2009, même en imaginant que certaines charges se soient rajoutées depuis. Et cette fois, aucun des documents publiés au titre de l’exercice 2009 ne prend la peine d’expliquer s’il a fallu mécaniser, réparer des pannes ou acquérir de nouvelles machines, alors que la somme impliquée est presque 8 fois plus importante qu’en 2004.
Intrigués par ces pièces détachées à 61,8 milliards d’ariary, nous avons envoyé de nombreux courriers électroniques. Les premiers ont été adressés aux responsables de la société Itech, une filiale de Sipromad chargée entre autres de fournir des matériels fiduciaires, et qui indique sur son site internet compter la BCM parmi ses clients. Nous leur avons demandé des précisions sur la somme de 61,8 milliards d’ariary, mais nous sommes à ce jour restés sans réponse.
Même silence du côté de la Banque centrale, à qui nous avons également demandé à plusieurs reprises des éclaircissements sur l’importance des corrections contenues dans les états financiers 2009. Pas plus de réaction du côté de censeurs de la Banque centrale et du directeur général du Trésor au Ministère des Finances.
Seul Delta Audit, l’auditeur comptable actuel de la BCM, et qui a rendu une opinion favorable sur les états financiers 2009 (« À notre avis, les comptes annuels de la Banque centrale de Madagascar arrêtés au 31 décembre 2009 (…) sont sincères et présentent une image fidèle, sur tous leurs aspects significatifs, du résultat de ses opérations (…) »), a accepté de nous répondre… pour nous dire qu’il n’était pas autorisé à communiquer des informations directement à des tierces parties, et nous prier de nous adresser directement à la Banque Centrale.

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