Chaude poignée de main entre Rajoelina et Ban-Ki-Moon à New York, samedi (Photo Présidence HAT)
L’homme fort de la transition lave l’affront de 2009 aux Nations unies et se réjouit des portes qui lui ont été ouvertes. Mais du chemin reste à parcourir pour la transition.
Andry Rajoelina, président de la Transition, tient sa revanche. Il a eu les honneurs d’un chef d’État reconnu au cours de son déplace- ment à New-York au cours de l’assemblée générale des Nations unies, et lance une offensive de charme pour appuyer la transition.
Rencontre avec Barroso
« Après trois ans de crise politique et après trois ans d’absence, Madagascar est aujourd’hui fier de retrouver sa place, ici parmi vous, dans le concert des Nations », a déclaré l’homme fort de la transition au cours de son allocution à la tribune onusienne le vendredi 23 septembre.
Andry Rajoelina a eu ce qu’il voulait, du moins en partie, au cours de son séjour new-yorkais. Il a pu prononcer son discours à la tribune de l’assemblée générale, contrairement à sa précédente participation en 2009. Il a également obtenu des rencontres officielles, comme c’est le cas avec Ban Ki-Moon, secrétaire général de l’Organisation des Nations unies (ONU), samedi, et a eu une interview à la Radio des Nations unies à la sortie de l’assemblée générale.
Appel solennel
Le président de la Transition a abordé essentiellement deux points au cours de son voyage à New-York. Il défend le mouvement de rue qui a chassé l’ancien président Marc Ravalomanana et qui l’a conduit au pouvoir. Il réclame également l’appui de la communauté internationale pour la transition comme il
l’avait indiqué avant son départ. « Il est vraiment important pour nous de renouer avec les Organisations et les Instances internationales pour reprendre les aides nécessaires afin qu’on puisse développer notre grand pays qu’est Madagascar », avance-t-il lors de son interview.
Andry Rajoelina « lance un appel solennel à la Communauté internationale, à apporter sa contribution individuelle ou regroupée, nécessaire à leur mise en œuvre », à l’assemblée générale des Nations unies. Puis il s’engage au respect et à la mise en œuvre de la feuille de route signée le 17 septembre. « Je ne ménagerai aucun effort et ferai tout mon possible pour que les actions aboutissent pleinement aux résultats attendus et qu’elles soient rapidement couronnées de succès », soutient-il.
Avec ces déplacements à l’extérieur, Andry Rajoelina efface l’affront de 2009. Ceux-ci devraient également lui permettre de jeter une nouvelle base de ses relations avec les dirigeants des partenaires techniques et financiers et de faire valoir des portes qui lui ont été ouvertes au cours de ses déplacements aux Nations unies, puis en Europe, au niveau national après la signature de la feuille de route.
Mais du chemin reste encore à faire. Ban Ki-Moon a rappelé au président de la transition l’un des points qu’il a évoqués lors de son communiqué après la feuille de route lors de la rencontre entre les deux personnalités. Il a « exhorté le président Rajoelina à prendre toutes les dispositions qui s’imposent pour que la mise en œuvre de cette Feuille de route connaisse le succès escompté », selon le communiqué de la Présidence.
Interrogé sur le programme présidentiel, Emmanuel Rakotovahiny, bras droit de l’ancien président Albert Zafy, met un bémol à l’enthousiasme des partisans de Andry Rajoelina. « Il n’y a pas de quoi pavoiser et il faut encore rester prudent tant qu’on n’est pas sorti de l’auberge », commente l’ancien Premier ministre. « Ces rencontres pourraient servir à ses interlocuteurs de lui rappeler que tout reste encore à faire », ajoute-t-il, faisant référence à la disposition de la feuille de route concernant la reconnaissance internationale « après la mise en place des institutions de transition consensuelles et inclusives ».
Rencontre avec Barroso
La délégation présidentielle est arrivée à Paris dimanche. Selon l’agenda de Andry Rajoelina, il devrait rallier Bruxelles pour rencontrer José Manuel Barroso, président de la Commission européenne, l’organe exécutif de l’Union européenne, dans la journée.
Selon certaines indiscrétions, l’idée de demander une audience auprès du président français Nicolas Sarkozy existait. Mais aucune information officielle ne confirme la concrétisation du projet. Il n’est pas exclu que Andry Rajoelina rencontre d’autres responsables français au cours de son séjour à Paris avant de regagner la Grande île, probablement en milieu de semaine.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire